Restauration expérimentale d’une décharge sur l’île d’Ouessant
Chantier de la décharge sauvage de Bouge Pep
Depuis plus de 70 ans et jusqu’à un passé récent une anfractuosité dans la falaise sur la pointe de « Bougeo Ar Pebr » au sud-est de l’île d’Ouessant, a été utilisée comme décharge publique. Avec le soutien du plan "France Relance", le parc marin a engagé un projet d'évacuation des déchets de ce site à flan de falaise, et de restauration expérimentale. Un challenge techniques à relever dans un environnement où les aléas et les contraintes sont multiples.
Restauration expérimentale d’une décharge sur l’île d’Ouessant
Depuis plus de 70 ans et jusqu’à un passé récent une anfractuosité dans la falaise sur la pointe de « Bougeo Ar Pebr » au sud-est de l’île d’Ouessant, a été utilisée comme décharge publique. Communiquant avec la mer en contrebas, les déchets accumulés sont régulièrement détachés et emportés par les tempêtes et les marées.
Au fil du temps, le site est devenu instable. Les flancs du gouffre glissent vers la mer, risquant le déversement potentiel de 8000 m3 de déchets et gravats, dans les eaux du parc naturel marin d’Iroise, à proximité immédiate de la Réserve Naturelle Nationale d’Iroise.
Des situations similaires sont observées sur d’autres sites littoraux de France et d’Europe, où l’élévation du niveau de la mer met au jour d’anciennes décharges littorales.
Ce projet de restauration présente un caractère expérimental inhérent aux challenges tant humains que techniques à relever dans un environnement où les aléas et les contraintes sont multiples. Ses retours d’expérience seront donc une source d’information utile pour toutes les collectivités territoriales et gestionnaires du littoral, qui seront de plus en plus confrontés à la nécessité de dépolluer d’anciennes décharges.
Avec le soutien financier de l’Union européenne, NextGenerationEU et de France Relance
Le plan France Relance, annoncé par le Gouvernement le 3 septembre 2020, prévoit une enveloppe financière de 2,5 milliards d’euros, dédiée en partie à la mobilisation pour la reconquête de la biodiversité sur nos territoires.
L’Office Français de la Biodiversité est notamment chargé de mettre en œuvre des actions du volet « Aires protégées » pour un montant total de 19 M€ d’engagements sur la période 2021-2022. Ce projet s’inscrit en totalité dans le cadre de ce volet « biodiversité – aires protégées » du Plan France Relance de l’État mis en œuvre par l’OFB.
Ce projet est intégralement financé par l’Union européenne, NextGenerationEU et France Relance pour un coût total estimé aujourd’hui à 2 millions d’euros.
Une tâche herculéenne
Les travaux à réaliser dans une première phase sont l’enlèvement puis le tri des déchets accumulés dans le gouffre mais également dans les sols aux abords du trou.
Les déchets transitent ensuite vers le continent pour traitement et valorisation. Les déchets de Bougeo ar Pepr sont très divers et pour certains de nature dangereuse. L’entreprise « Le Floch dépollution » a été choisie au terme d’une procédure de marché public pour l’enlèvement et le tri des déchets. L’acheminement de ce qui sera exhumé de l’ancienne décharge vers des filières de traitement, ou le cas échéant de valorisation, fait partie des tâches assignées à ce prestataire.
Les déchets sont triés manuellement et mécaniquement, par taille et également triés par type de matériaux, stockés puis transportés vers le continent pour être valorisés dans la mesure du possible. Les déchets dangereux, comme l’amiante, sont traités de manière spécifique.
Atteindre un « bon état écologique »
Si tous les déchets sont retirés le site pourra revenir à son état initial.
Si tous les déchets ne peuvent être retirés, le site sera sécurisé et renaturé.
La renaturation du site se fera par des opérations de terrain destinées à atteindre le bon état écologique et paysager. C’est notamment en favorisant la recolonisation du milieu par les espèces ayant subi les perturbations écologiques, que l’on peut envisager cette phase, dite de « renaturation ». La renaturation du site est attendue pour juin 2022.
Le bénéfice environnemental attendu pour ce projet est important:
- Stopper la diffusion des déchets dans le milieu marin
- Retrait de déchets ayant des impacts négatifs longs et continus tant sur les habitats que les espèces, dont l’amiante et le plastique
- Retour du site à un bon état écologique et paysager
- Renaturation et protection du site après le chantier via l’application de l’interdiction d’accès au site pour les véhicules motorisés
Amorcer un circuit vertueux en Iroise
Le fil rouge qui sous-tend la réalisation de ce projet est de rendre compte des difficultés rencontrées et des résultats obtenus. Les expériences recueillies lors de ce chantier seront ainsi partagées à travers la création de plusieurs supports dont la restitution est prévue à la fin du chantier. Le caractère expérimental de ce projet nous donne l’occasion de transmettre toute information qui pourrait être utile à des collectivités ou partenaires confrontés à des problématiques similaires.

Exposition photographique : retour en images sur le chantier de restauration expérimentale de Bouge Pep

Fosse de Bouge Pep avant le début des travaux
Marie-Amélie Néollier / Office français de la biodiversité
Fosse de Bouge Pep avant le début des travaux
Marie-Amélie Néollier / Office français de la biodiversité

Logo France Relance
France Relance
Logo France Relance
France Relance

Vue du chantier de Bouge Pep en mars 2022
Le Voyage des Koumoul
Vue du chantier de Bouge Pep en mars 2022
Le Voyage des Koumoul
Lever de soleil en mer d'Iroise
Fabien Boileau / Office français de la biodiversité
Lever de soleil en mer d'Iroise
Fabien Boileau / Office français de la biodiversité

NextGeneration EU
NextGeneration EU
NextGeneration EU
NextGeneration EU
Déchets sous-marins à proximité du goufre de Bouge Pep
Livier Schweyer / Office français de la biodiversité
Déchets sous-marins à proximité du goufre de Bouge Pep
Livier Schweyer / Office français de la biodiversité