Un site archéologique dans l’archipel de Molène : Béniguet
Le Parc soutien des fouilles archéologiques sur l’île de Béniguet dans l'archipel de Molène. La deuxième campagne de fouilles s'est déroulée cet été 2022, suite aux découvertes, le projet continuera l'année prochaine.
La découverte du site
Dans les années 1950, André Cailleux, géologue renommé, observe dans le haut de la dune située au sud-est de l’île Béniguet, des poches importantes contenant des patelles et des ossements humains. Des fouilles seront engagées, et des sépultures trouvées, mais les spécialistes n’imaginent pas que celles-ci puissent être anciennes et les démarches s’arrêtent.
En 2010, Pierre Yesou, ancien directeur de la réserve, découvre à nouveau des ossements humains. Une datation au carbone 14 révèlera que les ossements sont datés du 5ème et 7ème siècle avant notre ère.
Et puis, les tempêtes de l’hiver 2013/2014, en érodant la côte, laissent apparaître à nouveau un site archéologique marqué par la présence de coquillages et d’ossements. Sont aussi découverts des tessons (fragments de céramique) campaniformes, appartement à une culture européenne qui se diffuse à partir du 3ème millénaire avant notre ère.
Un chantier de fouilles est alors organisé. La coupe réalisée révèle plusieurs niveaux d’amas coquillés qui sont de véritables « poubelles » préhistoriques et qui nous renseignent aujourd’hui sur les différentes périodes d’occupation humaine sur Béniguet.
Les fouilles aujourd’hui
Faisant suite à une première campagne de fouilles organisée en 2021, l’été 2022 a été l’occasion pour les archéologues de l’UBO, de poursuivre leurs investigations sur ce site particulièrement riche nommé « Porz ar puns » (Le port du puit en Breton).
Ce chantier école qui mobilise des étudiants de diverses disciplines, est soutenu par le ministère de la culture, le SRA (Service Régional d’Archéologie), le Conseil Départemental du Finistère, et l’Office Français de la Biodiversité par le Parc Naturel Marin d’Iroise, gestionnaire de la Réserve naturelle nationale d’Iroise. Les fouilles mobilisent de nombreux chercheurs rattachés à des structures et des programmes variés différents (CNRS, Chaire armérie, ANR géoprass, projet SEALEX…). Les premiers résultats des fouilles montrent une succession de six à sept périodes d’occupations humaines depuis 5000 ans avec des époques d’abandon du site marquées par la présence de sable blanc entre les niveaux coquillés.
Le matériel de fouilles a été trié lors de deux stages de post-fouilles puis transmis à des spécialistes pour analyses et identification.
Certains niveaux ont ainsi déjà pu être documentés et datés. Les restes d’une aire de forge du Moyen-âge ont été retrouvés dans les couches supérieures de la dune. Plus bas, une structure en pierre de l’âge du Bronze atteste de l’occupation ancienne du site.
Les fouilles seront poursuivies l’année prochaine pour approfondir les connaissances sur l’installation de ces sociétés humaines dans l’archipel de Molène à différentes époques mais aussi sur les évolutions environnementales de celles-ci.