La forêt de laminaire
Des forêts sous la mer
En mer d’Iroise, de vastes étendues d’algues brunes se balancent dans le courant tel une forêt dans le vent.
La silhouette de ces algues est semblable à celle d’un arbre, pourtant elles n’ont ni racine, ni tronc, ni feuille. Elles possèdent un crampon, un stipe et une fronde et elles atteignent leur taille adulte [BL1] très rapidement, en une année seulement.
Ces forêts sous-marines s’observent notamment dans l’archipel de Molène et dans la Chaussée de Sein où elles trouvent les conditions idéales pour se développer : des eaux fraîches et agitées et de grandes surfaces de fonds rocheux peu profonds (inférieur à 30m).
La structure de la forêt de laminaires dépend des espèces de macroalgues qui dominent. On parle d’espèces ingénieures.
Trois espèces d’algues brunes sont particulièrement présentes en Iroise : Laminaria digitata, Laminaria hyperborea et Sacchoriza polychides.
Un habitat riche en vie
Les forêts de laminaires abritent une faune et une flore importante. Une laminaire peut servir de support à des dizaines d’espèces d’autres algues et animaux fixés (que l’on appelle espèces épiphytes).
Tous les niveaux de la chaine alimentaire sont présents. Y trouvant toute la nourriture nécessaire, la faune y est nombreuse et diversifiée :
-des crustacés : homard, araignée de mer,
-des échinodermes : oursin, étoile de mer, etc.
-des mollusques : ormeaux, seiche, etc.
-des poissons : lieu, vieille, labre, etc.
C’est dans cet habitat d’intérêt communautaire que les phoques gris et les grands dauphins viennent se nourrir.
Jeune phoque gris jouant dans les laminaires
Benjamin Guichard / Office français de la biodiversité
Jeune phoque gris jouant dans les laminaires
Benjamin Guichard / Office français de la biodiversité
Goémonier "ARCHANGE" en pêche à la Laminaria digitata au scoubidou
Goémonier "ARCHANGE" en pêche à la Laminaria digitata au scoubidou
Une ressource à protéger
Les laminaires sont exploitées par les goémoniers depuis plusieurs siècles (soude, iode). Depuis le 20ème siècle, on en extrait un polysaccharide contenu dans leur paroi cellulaire, l’alginate. Ce dernier rentre dans la fabrication de nombreux produits de notre quotidien (agroalimentaire, produits pharmaceutiques et cosmétiques).
Une récolte trop intense impacte la répartition des laminaires. Elles sont aussi sensibles aux modifications de l’environnement (température…) causées par le changement climatique.
Depuis 2015, sous l’impulsion du conseil de gestion du Parc, l’exploitation des laminaires est soumise à une gestion fine afin de garantir une exploitation durable et le maintien de l’état de conservation des écosystèmes.
Afin d’améliorer les connaissances, le Parc naturel marin d’Iroise travaille sur différents projets en collaboration avec de nombreux partenaires :
Cartographie des champs d’algues
-SLAMIR (Suivi des laminaires en Iroise)
-Le Life Marha
En surface
A marée basse et par gros coefficients, la forêt sous-marine se découvre
En profondeur
Les phoques gris chassent dans les forêts de laminaires.
Sous la forêt
De nombreuses espèces vivent sous la forêt de laminaire : oursin globuleux, éponges, etc.