La Langouste rouge
Fiche d'identité
Nom commun : Langouste rouge
Nom scientifique : Palinurus elephas
Nom breton : grilh-mor (ruz)
Taille/poids : Forme larvaire planctonique au stade juvénile, jusqu’à 50cm pour 4kg à l’âge adulte.
Régime alimentaire : Echinodermes (oursins étoile de mer) et mollusques qu’elle broie avec ses pèces buccales puissantes. Opportuniste, elle s’alimente également sur des carcasses de poissons et crustacés.
Niveau de population française : Non classifié mais en augmentation
Niveau de population en Iroise : Non classifié mais en augmentation
Facilité d’observation : Reconnaissable à sa carapace de couleur rouge, ses longues antennes, et ses pinces très réduites (voir absentes)
Où vivent-elles ?
On retrouve la Langouste rouge en Méditerranée occidentale, et en Atlantique, du Maroc à l’Ecosse. Elle vie généralement au niveau de tombants rocheux, à des profondeurs pouvant atteindre 150m. Ces habitats existent en Iroise notamment au niveau de la chaussée de Sein ainsi que d’Ouessant.
Mode de vie
début de sa vie, la Langouste rouge possède une phase larvaire (planctonique), qui dure 10 à 12 mois en Atlantique. Une fois cette période passée, la larve va se poser sur le fond et ainsi démarrer sa phase benthique.
Comme tous les crustacés, elle grandit par à-coups successifs, quand elle change de carapace lors de ses mues. En Iroise, on estime qu’elle grandit de 10 mm chaque année. Sa croissance n’est pas linéaire. Rapide au début de sa vie, elle va ralentir progressivement pour atteindre une taille d’environ de 173mm maximum de longueur céphalothoracique.
Les individus adultes semblent être très sédentaires, tandis que les plus jeunes peuvent parfois se déplacer sur plusieurs centaines de km.
La Langouste rouge se reproduit quelques semaines après la mue de la femelle. Le mâle va déposer deux poches de spermatozoïdes sur l’abdomen de la femelle.
La femelle va alors utiliser sa 5e paire de pattes afin de mettre en contact les spermatozoïdes à ses ovules et ainsi féconder les œufs. La phase d’incubation dure entre 6-10 mois en Atlantique. L’éclosion aura lieu entre mars et juin.
C’est le début de la phase larvaire.
Menaces et protection
La principale menace de la Langouste rouge est la surexploitation des stocks.
En effet les débarquements de cette espèce n’ont cessé de diminuer depuis la période d’après-guerre (1945). Cette diminution est liée à de nombreux facteurs. Notamment un effort de pêche plus important lié à la motorisation de la flottille, puis plus tard le passage du casier au filet, engin beaucoup plus pêchant.
Même si certaines mesures ont été prises à l’époque, celles-ci n’ont pas réussi à endiguer le déclin du stock.
Plus récemment de nouvelles mesures de gestion plus fortes ont été prises. (Taille minimale passée à 110mm LC, fermeture saisonnière etc.)
Une mesure importante a également été la mise en place d’un cantonnement, interdisant la pêche de la langouste, dans la chaussée de Sein.
Retrouvez plus d’information sur les mesures de gestion et le cantonnement
Ce que vous pouvez faire : Limiter le dérangement en plongée, signaler si vous observez/péchez une langouste marquée. Vérifier l’origine des produits que vous consommez.
Démaillage de langouste rouge
Livier Schweyer / Office français de la biodiversité
Info sur une étude
Depuis 2009, le parc naturel participe au suivi du cantonnement à Langouste rouge de la Chaussée de Sein en réalisant des pêches scientifiques.
Également, le programme RECCRU (Recrutement Crustacé) porte sur l’étude des phases larvaires et juvéniles des crustacés. Ce projet porté par l’Ifremer et mené avec les pêcheurs professionnels vise à connaitre le recrutement de juvénile de crustacés et ainsi permettre aux pêcheurs de mieux connaitre les futurs stocks et le développement biologique de la ressource. Dans ce programme des collecteurs de larves ont été placés en mer, ou les agents du parc réalisent des suivis réguliers.
Ces différents suivis permettent également d’enrichir nos connaissances sur cette espèce en de nouvelles données biologiques (dynamique démographique, croissance, sex-ratio...) qui, pour certaines, étaient inexistantes sur la façade atlantique française.