La réserve naturelle nationale d'Iroise
L'extension en 10 questions
Qu’est-ce que la réserve naturelle nationale d’Iroise ?
Les réserves naturelles nationales sont des zones protégées créées par l’État.
Elles sont le témoin de l’incroyable diversité de la nature en France. Les équipes qui les gèrent poursuivent trois missions indissociables :
- protéger les milieux naturels, ainsi que les espèces animales et végétales et le patrimoine géologique
- gérer les sites
- sensibiliser le grand public aux enjeux de conservation et partager les résultats des études de suivi
L’actuelle réserve naturelle nationale d’Iroise est située en plein cœur de l'archipel de Molène. Elle a été créée en 1992 et comprend le domaine terrestre des îles de Banneg, Balaneg et Trielen, représentant une superficie d’environ 40 hectares.
Depuis le 1er octobre 2016, la réserve naturelle nationale d’Iroise est gérée par le Parc naturel marin d'Iroise.

La conservatrice de la réserve naturelle nationale d'Iroise présente les espèces fragiles aux les visiteurs
Virginie Gervois / Office français de la biodiversité
La conservatrice de la réserve naturelle nationale d'Iroise présente les espèces fragiles aux les visiteurs
Virginie Gervois / Office français de la biodiversité

Bagage d'océanites tempêtes sur l'île de Banneg, dans l'archipel de Molène et dans la Réserve naturelle nationale d'Iroise. Ce protocole est réalisé en collaboration avec l'association Bretagne Vivante
Jean-Philippe Coeffet / Office français de la biodiversité
Bagage d'océanites tempêtes sur l'île de Banneg, dans l'archipel de Molène et dans la Réserve naturelle nationale d'Iroise. Ce protocole est réalisé en collaboration avec l'association Bretagne Vivante
Jean-Philippe Coeffet / Office français de la biodiversité

Panneaux de sensibilisation réalisés par le Parc naturel marin d'Iroise
Mickaël Buanic / Office français de la biodiversité
Panneaux de sensibilisation réalisés par le Parc naturel marin d'Iroise
Mickaël Buanic / Office français de la biodiversité

Phoque gris (Halichoerus grypus) sur son reposoir dans l'archipel de Molène
Maxence Guillou / Office français de la biodiversité
Phoque gris (Halichoerus grypus) sur son reposoir dans l'archipel de Molène
Maxence Guillou / Office français de la biodiversité

Huitrier pie (Haematopus ostralegus), un robuste échassier, entièrement noir et blanc et au bec long rouge orangé
Mickaël Buanic / Office français de la biodiversité
Huitrier pie (Haematopus ostralegus), un robuste échassier, entièrement noir et blanc et au bec long rouge orangé
Mickaël Buanic / Office français de la biodiversité

Fulmars au nid (Fulmarus glacialis)
Cécile Lefeuvre / Office français de la biodiversité
Fulmars au nid (Fulmarus glacialis)
Cécile Lefeuvre / Office français de la biodiversité
Pourquoi une extension de la réserve naturelle nationale aujourd’hui ?
Le Préfet du Finistère et le Préfet maritime de l’Atlantique ont demandé au Parc naturel marin d’Iroise de mener la concertation et de proposer les mesures adéquates pour étendre la Réserve. L’objectif de cette extension est de protéger des espèces et des habitats vulnérables et de préserver, pour les générations futures, la biodiversité exceptionnelle de l’archipel.
Par ailleurs, dans un contexte d’extinction de masse des espèces, le gouvernement a affirmé à plusieurs reprises, l’importance et la nécessité d’étendre les réserves naturelles existantes pour en faire de véritables réservoirs de biodiversité.
Quels sont les enjeux environnementaux ?
L’archipel de Molène est devenu une zone refuge pour de nombreuses espèces en raison de la dégradation de l’environnement côtier ces cinquante dernières années (artificialisation de la côte, développement touristique, augmentation du nombre d’animaux domestiques prédateurs, etc.). A titre d’exemple on estime qu’aujourd’hui un tiers des oiseaux en France métropolitaine ont disparu.
Afin de préserver cet équilibre fragile, le projet comprend l’ensemble des îles et îlots de l’archipel de Molène, ainsi que leurs estrans, du domaine terrestre jusqu’aux limites des plus basses mers de vives eaux. Le milieu marin, l’ile de Molène et l’ile de Quémenes sont exclus du périmètre de l’extension.
Plusieurs oiseaux menacés ou en déclin comme le grand Gravelot, l’Océanite tempête ou le Puffin des anglais subissent sur le continent la pression humaine et celle des espèces qui accompagnement l’Homme (chats, chiens, rats, etc.). Un point important du projet d’extension concerne notamment les espaces de pontes des oiseaux sur les estrans.
Le phoque gris, ainsi que des végétaux tels que l’Oseille des rochers, le Chou marin ou l’Ophiloglosse du Portugal font également partie des espèces sensibles dont la protection sera renforcée par l’extension de la Réserve.
L’archipel de Molène est un site d’importance nationale pour de nombreuses espèces
Qu'est-ce que cela va changer pour moi ?
Je suis un pêcheur professionnel en mer
Le milieu marin n’est pas concerné par ce projet, l’extension de la Réserve n’aura pas d’impact sur les activités des pêcheurs professionnels en mer.
Je suis un pêcheur loisir en mer
Le milieu marin n’est pas concerné par ce projet, l’extension de la Réserve n’aura pas d’impact sur les activités des pêcheurs de loisir en mer (casiers, lignes, etc.).
Je suis un pêcheur loisir à pied
La réglementation applicable à la pêche de loisir à pied est aujourd’hui suffisante pour préserver de manière efficace l’environnent et la ressource. L’extension de la Réserve ne devrait pas la modifier. Il sera donc toujours possible de pratiquer la pêche à pied dans le périmètre de la Réserve.
J’aime me promener sur l’estran
Le projet doit permettre de continuer à bénéficier d’un accès à la majeure partie de cet environnement préservé. L’accès à certaines zones sensibles bien délimitées sera en revanche réglementé.
A titre d’exemple, l’accès aux zones de pontes sensibles sera interdit à certaines périodes. Les principales plages resteront accessibles.
Pourquoi l’accès à une partie de l’estran des îles de l’archipel est-il interdit des 1er avril aux 31 juillet 2019 et 2020 ?
La concertation autour de l’extension et sa mise en pratique sont des processus longs, incompatibles avec l’inquiétude globale liée à la disparition de la biodiversité. Dans ce contexte d’urgence écologique, le préfet du Finistère a souhaité interdire temporairement l’accès à certains secteurs de l’archipel de Molène, dans l’attente des conclusions et de la mise en place de l’extension de la réserve.
Un arrêté préfectoral interdit donc le survol par drone, la circulation et l’introduction d’animaux de compagnie sur une partie des estrans des iles de Béniguet, Bannec, île aux Chrétiens, Quéménès et Litiri, pour prévenir le dérangement des oiseaux entre le 1er avril et le 31 juillet 2019 et 2020.
Quelle est la méthode de concertation mise en place ?
Le Parc naturel marin d’Iroise a organisé la concertation avec les acteurs concernés : association de plaisanciers, propriétaires des îles, élus, professionnels, scientifiques, acteurs du secteur touristique, etc.
Les groupes de travail ont permis de partager les connaissances sur les enjeux de protection et les activités humaines de façon approfondie. En particulier, une enquête sur les zones précises d’usages de loisirs a été menée par le parc auprès de la population locale afin de prendre en compte avec finesse la présence humaine dans les espaces à enjeu pour la biodiversité.
