Le Fulmar boréal

Fiche d'identité

Nom commun : Fulmar boréal ou Pétrel fulmar

Nom scientifique : Fulmarus glacialis

Nom breton : Ar garamell

Taille/poids : longueur = 45-50 cm, envergure = 102-112 cm, poids = 610-1000 g

Régime alimentaire : Le fulmar est plutôt opportuniste, il se nourrit en haute mer de crustacés, céphalopodes et poissons, mais aussi des restes de cadavres et rejets de pêche, qu’il capture majoritairement à proximité de la surface.

Niveau de population française : autour d’1 millier de couples

Niveau de population en Iroise : 120 à 140 sites apparemment occupés sur le secteur d’Ouessant et 20 à 30 en moyenne sur les Roches de Camaret (en dehors du périmètre du Parc, une trentaine de couples niche également sur le Cap Sizun)

Facilité d’observation : Le fulmar est facilement observable. A proximité des sites de nidification, des individus volent en effet très souvent au ras des falaises. En mer, son observation est plus aléatoire, mais il suit fréquemment les bateaux de pêche.

Fulmar boréal en vol

Fulmar boréal en vol

Sylvain Dromzée / Office français de la biodiversité

Fulmar boréal en vol

Sylvain Dromzée / Office français de la biodiversité

Fulmar boréal en vol

Fulmar boréal en vol

Benoît Dumeau / Office français de la biodiversité

Fulmar boréal en vol

Benoît Dumeau / Office français de la biodiversité

Où vit-il ?

Le fulmar boréal vit en haute mer et ne revient à terre qu’en période de reproduction. Il est l’un des oiseaux marins les plus abondants de l’Atlantique nord.

Il est présent jusqu’au Groenland, mais l’Islande, les îles Féroé et les îles Britanniques accueillent l’essentiel de la population européenne, estimée à moins de quatre millions de couples.

En comparaison, la population française de l’ordre d’un millier de couples, est marginale, et les côtes de Bretagne sud (Groix et Belle-Ile) constituent la zone de reproduction la plus méridionale de l’espèce. Ouessant, et ses îlots satellites comme Keller, est la plus importante localité de reproduction en France.

En dehors de la période de nidification, les fulmars se dispersent en mer mais l’espèce reste présente au large des côtes françaises, de la mer du Nord au golfe de Gascogne.

Fulmar sur une corniche

Un fulmar boréal adulte installé sur une corniche.

Hélène Mahéo / Office français de la biodiversité

Un fulmar boréal adulte installé sur une corniche.

Hélène Mahéo / Office français de la biodiversité

Mode de vie

Pour la reproduction, les fulmars boréaux se regroupent préférentiellement en colonies, dans les falaises maritimes inaccessibles, où ils s’établissent sur des corniches et petits replats, ou dans des cavités rocheuses. Parmi les Procellaridés, le fulmar boréal a la particularité d’avoir, à terre, une activité diurne.

Le fulmar ne construit pas de nid, et l’œuf unique est déposé à même le sol. Il est couvé en alternance par les deux parents pendant 50 jours. L’élevage du jeune dure environ 8 semaines ; il prend alors son envol pour la haute mer.

Menaces et protection

Au niveau national, le fulmar boréal est aujourd’hui considéré comme quasi menacé sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine. À l’échelle mondiale, le niveau de préoccupation est cependant considéré comme mineur.
L'inaccessibilité des sites de nidification protège naturellement les colonies des dérangements d’origine humaine.

En mer, de par ses habitudes alimentaires opportunistes, le fulmar est sensible à la pollution par les déchets plastiques. Il peut ingérer, parfois en quantité, des matières plastiques flottant en surface, qu’il confond avec des proies. L’impact potentiel sur la survie des oiseaux est mal connu, mais la contamination par les produits de dégradation du plastique peut entraîner des perturbations hormonales et influer sur les capacités de reproduction.

Le fulmar boréal peut aussi faire l’objet de captures accidentelles sur les palangriers pélagiques, mais la mortalité liée à cette activité de pêche ne semble pas représenter une menace majeure pour l’espèce.

Les changements climatiques pourraient par ailleurs impacter la dynamique des populations, par la modification de l’abondance et de la disponibilité des ressources alimentaires. Les côtes bretonnes constituant la limite sud de son aire de répartition, le fulmar boréal pourrait sur le long terme disparaître de l’Iroise.

Fulmar posé sur la mer

Le fulmar boréal est un oiseau sensible à la pollution par les déchets plastiques qu’il confond avec sa nourriture.

Mickaël Buanic / Office français de la biodiversité

Le fulmar boréal est un oiseau sensible à la pollution par les déchets plastiques qu’il confond avec sa nourriture.

Mickaël Buanic / Office français de la biodiversité

Agent de terrain devant l'île Keller

Débarquement des agents du Parc sur l’île privée de Keller pour effectuer les recensements d’oiseaux.

Hélène Mahéo / Office français de la biodiversité

Débarquement des agents du Parc sur l’île privée de Keller pour effectuer les recensements d’oiseaux.

Hélène Mahéo / Office français de la biodiversité

Infos sur une étude

Les effectifs nicheurs de fulmar boréal sont recensés chaque année à l’échelle du Parc naturel marin d’Iroise. Les différents sites sont suivis respectivement par le Centre d’étude du milieu d’Ouessant (CEMO), les agents du Parc et Bretagne Vivante.
Compte tenu de l’inaccessibilité des sites de nidification, le fulmar est l’une des espèces d'oiseaux marins qui présente le plus de difficultés pour le recensement des couples nicheurs :
-    le contenu des nids n’est que très rarement visible.
-    de nombreux oiseaux non-reproducteurs sont présents sur les colonies, occupant en position d’incubation des sites favorables.

Les agents comptabilisent les « sites apparemment occupés ». Le comportement des oiseaux et les caractéristiques physiques du site permettent d’en évaluer l’occupation.