Le Grand gravelot

Fiche d'identité

Nom commun : Grand gravelot ou Pluvier grand gravelot
Nom scientifique : Charadrius hiaticula
Nom breton : Noëlig

Taille/poids : longueur = 17-19,5 cm, envergure = 35-41 cm, poids = 42-78 g

Régime alimentaire : Le grand gravelot se nourrit d’invertébrés : petits crustacés, mollusques, vers, et
insectes variés.

Niveau de population française : autour de 200 couples nicheurs
Niveau de population en Iroise : 40 à 50 couples sur l’archipel de Molène et 20 à 30 couples sur l’île de Sein.

Facilité d’observation : Le grand gravelot est présent toute l’année en Iroise, mais les oiseaux sont plus nombreux à fréquenter les rivages pendant la saison hivernale. En
période de reproduction, il est particulièrement discret et son plumage brun et blanc, se rapprochant de la couleur du sable, le laisse facilement passer inaperçu.

Grand gravelot

Grand gravelot

Mickaël Buanic / Office français de la biodiversité

Grand gravelot

Mickaël Buanic / Office français de la biodiversité

Grand gravelot sur l'île de Sein

Grand gravelot sur l'île de Sein

Mickaël Buanic / Office français de la biodiversité

Grand gravelot sur l'île de Sein

Mickaël Buanic / Office français de la biodiversité

Où vit-il ?

Le grand gravelot est un limicole côtier, il fréquente essentiellement les milieux littoraux : hauts de plage, estrans rocheux, vasières ou marais salants.

En Europe, le grand gravelot niche depuis la Scandinavie et le nord de la Russie jusqu’aux rivages de la mer du Nord et de la Manche, il atteint la limite sud de son aire de
répartition en Bretagne. Il est également très présent en Islande et dans les Iles Britanniques.

En France, l’espèce se reproduit sur le littoral, du Nord au Finistère, la Bretagne abritant plus de la moitié des effectifs. L’effectif français reste cependant marginal, au regard de la population européenne estimée entre 84 000 et 116 000 couples.

Le grand gravelot hiverne sur les côtes de la Manche et de l’Atlantique, jusqu’en Afrique du Nord et de l'Ouest. L’Iroise constitue un site d’importance nationale pour
cette espèce en hivernage.

Mode de vie

Les hauts de grève de sable et de galets, au niveau des plus hautes laisses de mer et jusque dans les premiers mètres de végétation terrestre, constituent l’habitat
préférentiel de nidification du grand gravelot.
La saison de reproduction est très étalée : si les toutes premières pontes peuvent être enregistrées début mai, voire fin avril, de nouvelles pontes ou des pontes de
remplacement peuvent s'échelonner jusqu'en juillet.

Le grand gravelot niche à même le sol, dans une simple cuvette ; il ne construit pas de nid élaboré. Les pontes comptent généralement 3 à 4 oeufs, couvés par les deux parents pendant 21 à 27 jours. Les jeunes sont volants à l’âge de trois semaines.

Grand gravelot

Le grand gravelot affectionne particulièrement les hauts de plage pour nicher.

Myriam Guéguen / Office français de la biodiversité

Le grand gravelot affectionne particulièrement les hauts de plage pour nicher.

Myriam Guéguen / Office français de la biodiversité

Fréquentation nautique à Litiri

La fréquentation de certaines îles, ici Litiri dans l’archipel de Molène, peut mettre en péril le succès de la reproduction du grand gravelot.

Hélène Mahéo / Office français de la biodiversité

La fréquentation de certaines îles, ici Litiri dans l’archipel de Molène, peut mettre en péril le succès de la reproduction du grand gravelot.

Hélène Mahéo / Office français de la biodiversité

Menaces et protection

Espèce protégée, le grand gravelot est considéré comme « vulnérable » et inscrit sur la liste des nicheurs rares et menacés en France.
La prédation des oeufs et des poussins, majoritairement exercée par les goélands, représente un facteur important d’échec de la nidification.

La fréquentation humaine, en particulier sur les hauts de plage, induit un dérangement des oiseaux, et constitue la principale menace pour cette espèce.
En effet, les oiseaux dérangés, quittent leur nid, laissant leur poussin à la merci des prédateurs et des conditions climatiques (risque de refroidissement).

Les oeufs peuvent aussi être écrasés accidentellement par les promeneurs.

Indirectement, la fréquentation peut également favoriser l’érosion des formations végétales pionnières des laisses de mer et hauts de plage et ainsi nuire à la nidification.

Infos sur une étude

L’ensemble des îlots de l’archipel de Molène et l’île de Sein sont prospectés chaque année, de manière estimer l’effectif nicheur. La petite taille et le mimétisme des oeufs,  ainsi que la relative discrétion des oiseaux (alarme constituée d'un sifflement bref) rendent le suivi de cette espèce assez délicat.

Les nids sont recensés, mais la présence d’individus cantonnés est également enregistrée, ainsi que tout indice de reproduction attestant de l'occupation probable d'un territoire : conflit entre individus, accouplement, alarme ou vigilance, manoeuvre de dissuasion, adulte en position de couveur, présence de poussins…

Nid de grand gravelot

Ponte de grand gravelot avec 4 oeufs, parmi les galets et la laisse de mer désechée.

Hélène Mahéo / Office français de la biodiversité

Ponte de grand gravelot avec 4 oeufs, parmi les galets et la laisse de mer désechée.

Hélène Mahéo / Office français de la biodiversité