La laisse de mer est constituée de débris naturels déposés par la mer lors des marées. Ces débris s’accumulent et forment une bande plus ou moins étroite sur le littoral. Sa position indique la limite supérieure des pleines mers.  
L’accumulation de débris est un phénomène naturel et démontre qu’une plage est vivante.

Les débris présents dans la laisse de mer ont différentes origines. Il s’agit majoritairement de résidus naturels : débris végétaux (algues, bois flotté, graines, etc.) et animaux (coquillages, mues de crabes, capsules d’œufs de raies, tests d’oursins, etc.).
De nombreux déchets issus des activités humaines (bouteilles en plastique, emballages alimentaires, morceaux de filet de pêche, mégots, etc.) viennent souvent polluer la laisse de mer.

La laisse de mer forme un écosystème très riche et original. Elle constitue un habitat pour un grand nombre d’espèces. Elle abrite en particulier de nombreux invertébrés décomposeurs, comme les puces de mer ou autres petits mollusques, insectes et crustacés. Cette faune joue un rôle majeur. Des plantes pionnières se développent grâce aux éléments nutritifs issus de la décomposition de la laisse de mer. Elle sert également de nourriture aux oiseaux fréquentant le rivage.

La laisse de mer joue un rôle très important, notamment sur les plages. En effet, l’accumulation de débris freine les vagues et retient le sable. De plus, la matière organique produite par les décomposeurs favorise l’installation d’une végétation dunaire. Avec leurs racines, ces plantes stabilisent le sable et limitent ainsi l’érosion de la plage.
De plus, de nombreux oiseaux se nourrissent et trouvent refuge dans la laisse de mer. Certaines espèces d’oiseaux en danger comme les gravelots font leur nid à même le sol dans cet habitat.

Les éléments naturels qui composent la laisse de mer ne sont pas dangereux pour les promeneurs, hormis les animaux morts (oiseaux ou mammifères marins échoués) et fécès qui présentent un risque sanitaire. Certains déchets d’origine humaine qui se retrouvent dans la laisse de mer peuvent s’avérer dangereux (risques de blessure sur des objets coupants ou rouillés, toxicité de certains produits chimiques etc.).

En Iroise, 92% des déchets échoués sur les plages sont en plastique (bouteilles, emballages alimentaires, résidus de filets de pêche, petits fragments de plastique). 75% de ces déchets proviennent des activités en mer (pêche, trafic maritime). À l’échelle nationale, la tendance s’inverse avec une majorité de déchets échoués provenant du continent. Ces déchets mettent parfois plusieurs centaines d’années à se dégrader. Ils deviennent alors invisibles à l’œil nu mais sont toujours présents dans la nature.

Ces petites billes plastiques plus communément appelées granulés plastiques industriels (GPI) ou encore « larmes de sirènes », sont utilisées dans la fabrication d’objets en plastique. Elles sont acheminées par voie maritime ou terrestre. Leur présence est principalement due aux pertes accidentelles de cargaisons maritimes. Ces billes, comme d’autres micro-plastiques, contaminent les écosystèmes et représentent un danger pour les poissons et les oiseaux qui les confondent avec de la nourriture et les ingèrent.

Le nettoyage mécanique réalisé à l’aide de cribleuses est utilisé pour retirer la laisse de mer. Cependant, cette méthode non sélective détruit l’écosystème car, en ramassant les déchets humains, les cribleuses prélèvent également une grande quantité d’algues et de sable. Une collecte manuelle permet de sélectionner les déchets d’origine humaine tout en préservant les éléments naturels et les fonctionnalités de la laisse de mer.

Il ne faut pas confondre la laisse de mer avec une marée verte. Cette dernière est le résultat d’un excès de nitrates dans l’eau, provoqué par les activités humaines (élevage, déjections d’animaux domestiques, réseaux d’eaux usées endommagés). Ces nitrates favorisent le développement d’algues vertes comme les ulves qui, en particulier dans les baies abritées, viennent s’échouer sur les plages.
Contrairement à la laisse de mer, ces algues vertes sont la preuve d’un dysfonctionnement et dégradent les écosystèmes côtiers. De plus, leur décomposition dégage un gaz toxique pour les êtres vivants.   

Vous pouvez ramasser manuellement les déchets d’origine humaine retrouvés dans la laisse de mer. Attention cependant à ne pas confondre certains éléments naturels avec du plastique, comme les os de seiche qui peuvent ressembler à du polystyrène !
En présence de bacs à marée à l’entrée des plages, les déchets récoltés doivent y être jetés. Attention, le bac à marée n’est pas une poubelle. Il est uniquement réservé aux déchets rapportés par la mer.
Si vous trouvez un animal échoué, vivant ou mort, ne le touchez pas et contactez le réseau national d’échouages : 05 46 44 99 10.