L'Océanite-tempête

Fiche d'identité

Nom commun : Océanite tempête ou Pétrel tempête
Nom scientifique : Hydrobates pelagicus
Nom breton : Ar cheleog

Taille/poids : longueur = 15-16 cm, envergure = 37-41 cm, poids moyen = 26 g

Régime alimentaire : c’est une espèce planctonophage, elle se nourrit majoritairement de larves de poisson et de petits crustacés, pêchés à la surface de l’eau.

Niveau de population française : 1 millier de couples nicheurs environ

Niveau de population en Iroise : de l’ordre de 800 couples sur l’archipel de Molène ces dernières années, et 80 sur les roches de Camaret

Facilité d’observation : l’océanite est rarement visible depuis la côte, sauf à l'occasion de tempêtes, et sa très petite taille ne facilite pas son observation. Sur les lieux de reproduction, il est exclusivement nocturne et niche toujours à l’abri dans des cavités naturelles, il passe donc totalement inaperçu.

Océanite tempête en vol en Iroise

Océanite tempête en vol en Iroise

Mickaël Buanic / Office français de la biodiversité

Océanite tempête en vol en Iroise

Mickaël Buanic / Office français de la biodiversité

Où vit-il ?

L'océanite tempête est un oiseau pélagique, il passe sa vie en haute mer et ne revient à terre que pour les besoins de la reproduction.
Les colonies de reproduction sont localisées dans le Nord-Est de l’Atlantique (Islande, Norvège, Féroé, Grande-Bretagne, Irlande, France, Espagne, Canaries) et en Méditerranée. En France, elles se situent en Bretagne (Côtes d’Armor, Finistère et Morbihan), dans les Pyrénées-Atlantiques et en Méditerranée, mais la population française ne représente qu'une infime partie de la population européenne.
L’océanite est une espèce migratrice : les oiseaux de l’Atlantique passent l’hiver au large des côtes africaines, tandis que les oiseaux de Méditerranée semblent ne pas quitter le bassin méditerranéen.

Océanite tempête couvant un oeuf

Un adulte couveur dans un cordon de blocs.

Hélène Mahéo / Office français de la biodiversité

Un adulte couveur dans un cordon de blocs.

Hélène Mahéo / Office français de la biodiversité

Mode de vie

L'océanite se reproduit toujours à l’abri dans des cavités naturelles : dessous de blocs rocheux, fissures rocheuses, cordons de blocs, terriers de lapins, ou anciens murets.

La saison de reproduction s'étale d'avril (formation des couples) à octobre (envol des derniers juvéniles). La période de ponte est très variable selon les années et s'étale de fin avril à début août.

L'unique œuf est déposé à même le sol. Le poussin naît après environ 6 semaines d'incubation. Ses parents le laissent seul dès l'âge d'1 semaine. Ils ne reviennent que la nuit pour le nourrir.

Le jeune prend son envol vers la haute mer à l'âge de 10 semaines.

Menaces et protection

Espèce protégée et classée « vulnérable » sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine, l'océanite tempête est également inscrite à l'Annexe I de la Directive européenne Oiseaux.

La dynamique des populations d'oiseaux marins est très largement influencée par les facteurs de l'environnement en mer. Ces facteurs agissent sur la disponibilité des ressources alimentaires et la survie des oiseaux.

À terre, sur les colonies de reproduction, la prédation des œufs, poussins ou adultes, constitue l’une des principales menaces pour cette espèce. Les îlots de l’archipel de Molène sont exempts de rats ou visons. Mais plusieurs espèces d’oiseaux (goélands, héron cendré, faucon pèlerin, hibou des marais et chouette effraie) s’attaquent aux océanites à la nuit tombée.

Sur Molène, les chats capturent également des océanites, probablement lorsqu’ils survolent l’île à la recherche de sites potentiels de nidification.
La modification des habitats, par les tempêtes hivernales ou la présence d’autres espèces nicheuses comme les cormorans, joue par ailleurs un rôle dans la disponibilité et l’accessibilité des sites de reproduction pour les océanites.

Océanite tempête

Sur les lieux de nidification, les océanites sont exclusivement nocturnes.

Hélène Mahéo / Office français de la biodiversité

Sur les lieux de nidification, les océanites sont exclusivement nocturnes.

Hélène Mahéo / Office français de la biodiversité

Baguage d’un poussin d’océanite

Baguage d’un poussin d’océanite

Hélène Mahéo / Office français de la biodiversité

Baguage d’un poussin d’océanite

Hélène Mahéo / Office français de la biodiversité

Infos sur une étude

L'océanite tempête fait l'objet d'un suivi approfondi sur les îlots de la Réserve naturelle nationale d’Iroise. Ces îlots hébergent les principales colonies de l’archipel de Molène. L’ensemble des sites de nidification sont prospectés chaque année. L'effectif nicheur, ainsi que le succès de la reproduction, sont estimés lors de ces suivis.

En partenariat avec le Parc, Bretagne Vivante mène depuis de nombreuses années, un programme de baguage sur cette espèce. Le baguage permet d’étudier les déplacements des oiseaux, la fidélité au site de reproduction, l’âge de retour des jeunes individus et l’âge de première reproduction. Il donne des informations sur l’impact de la prédation ou des modifications de l’environnement marin sur la survie des oiseaux.

Au total, depuis les années 1970, environ 23000 adultes et 4800 poussins ont été bagués sur les colonies de l’archipel de Molène.

Un nouveau suivi par télémétrie a été mis en œuvre, afin d’étudier les déplacements en mer des oiseaux et les zones fonctionnelles d’alimentation pendant la période de nidification.