Méduses, salpes, vélelles... organismes à la dérive

Qui sont-ils ?

Un développement important d'organismes dérivants est observé ces dernières semaines en mer d'Iroise. Habitants du large, leur cycle de vie rapide se termine parfois le long de nos côtes, poussés par les vents et les courants. Les conditions météorologiques et physico-chimiques de l'océan ces dernières semaines favorisent la croissance et la multiplication de ces animaux, composés à plus de 95% d'eau.

Une vie planctonique

Errant au gré des courants, ces organismes constituent ce que l'on appelle le plancton, terme qui vient du grec planktós signifiant "errant". Bien que les méduses et les salpes produisent des mouvements pour se nourrir ou se déplacer à la verticale, leurs trajectoires latérales restent dépendantes des conditions du milieu.

Les salpes

Les salpes ne sont pas des méduses mais des tuniciers. Ce sont de gros "filtreurs d'eau" qui consomment du phytoplancton.

On peut relier leur présence aux blooms phytoplanctoniques constatés ces dernières semaines (eux-mêmes souvent consécutifs à des élévations de température).

Le bloom phytoplanctonique diminue en présence de salpes, qui se développent alors très rapidement.

Moins de phytoplancton et une grandes quantités de filtreurs d'eau entrainent une présence plus faible du zooplancton dans le milieu, qui devient alors moins attirant pour les poissons.

Les salpes étant des gros filtreurs d'eau, ils produisent également beaucoup de pelotes fécales qui tombent vers le fond, rejoignent les sédiments et captent ainsi du gaz carbonique (CO2) dans les fonds marins.

Les gros bloooms phytoplactonniques diminuent la teneur en oxygène (O2) du milieu marin. En les consommant les salpes réduisent également cet effet-là!

La Salpe fuselée

Salpa fusiformis

Les salpes sont des animaux gélatineux n'appartenant pas au groupe des méduses mais à un embranchement voisin des vertébrés : la classe des Tuniciers (pélagiques).

  • Taille (individu) : 2 à 5 cm en moyenne (jusqu'à 8)
  • Couleur et forme : Transparent en forme de tonneau, boule de couleur variable à l'intérieur (système digestif)

Les salpes possèdent un cycle de reproduction où alternent les individus isolés (asexués) et les individus coloniaux, agrégés en chaine double (sexués).

Espèce non urticante

Salpes fuselées en colonie

Salpes fuselées en colonie

Livier Schweyer / Office français de la biodiversité

Salpes fuselées en colonie

Livier Schweyer / Office français de la biodiversité

Les méduses

Les méduses appartiennent à l'embranchement des Cnidaires, regroupant également les coraux, les anémones de mer ainsi que les animaux apparentés (hydres par exemple). Leur cycle comprend, pour la majorité, une phase fixe, le polype, et une phase libre : la méduse.

La méduse rayonée

Chrysaora hysoscela

  • Ombrelle : 10 à 30 cm de diamètre
  • Couleur : Claire, jaunâtre, 16 bandes de couleur brune
  • Tentacules : 24 transparents atteignant jusqu'à 2 mètres de longueur

Espèce urticante, ne pas s'approcher

Méduse rayonée

Méduse rayonée

Livier Schweyer / Office français de la biodiversité

Méduse rayonée

Livier Schweyer / Office français de la biodiversité

Méduse - Cyanée de Lamarck

Méduse - Cyanée de Lamarck

Livier Schweyer / Office français de la biodiversité

Méduse - Cyanée de Lamarck

Livier Schweyer / Office français de la biodiversité

La Cyanée de Lamarck

Cyanea lamarckii

  • Ombrelle : 15 à 30 cm de diamètre
  • Couleur : Teinte bleue, transparente sur les bords
  • Tentacules : Très nombreux et fins, évoquant une chevelure

Espèce urticante, ne pas s'approcher

L'Equorée

Aequorea forskalea

  • Ombrelle : 8 à 25 cm de diamètre
  • Couleur : Translucide, nombreux canaux radiaires bruns ou bleu sombre
  • Tentacules : Grand nombre de fins tentacules

Espèce urticante selon sensibilité

Méduse Equorée (Aequorea forskalea)

Méduse Equorée (Aequorea forskalea)

Yannis Turpin / Office français de la biodiversité

Méduse Equorée (Aequorea forskalea)

Yannis Turpin / Office français de la biodiversité

Méduse Pélagie (Pelagia noctiluca) sur fond d'herbier

Méduse Pélagie (Pelagia noctiluca) à 4 mètres de profondeur

Benjamin Guichard / Office français de la biodiversité

Méduse Pélagie (Pelagia noctiluca) à 4 mètres de profondeur

Benjamin Guichard / Office français de la biodiversité

La Pélagie

Pelagia noctiluca

  • Ombrelle : 17 cm de diamètre maximum
  • Couleur : Bleue et rose, verrues mauves
  • Tentacules : 8 longs et fins, atteignant les 40 cm

Espèce urticante, ne pas s'approcher

L'Aurélie

Aurelia aurita

  • Ombrelle : Diamètre compris entre 5 et 40 cm
  • Couleur : Translucide, 4 gonades en forme de fer à cheval bien visibles
  • Tentacules : Grand nombre de fins tentacule

Espèce urticante selon sensibilité

Méduse Aurélie (Aurelia eurita)

Méduse Aurélie (Aurelia eurita)

Livier Schweyer / Office français de la biodiversité

Méduse Aurélie (Aurelia eurita)

Livier Schweyer / Office français de la biodiversité

La vélelle

D'aspect bleutée, surmontée d'un voile rigide et transparent, la vélelle (Velella velella) dérive au gré des vents et des courants.

Cet hydrozoaire pouvant atteindre 8 centimètres appartient à l'embranchement des cnidaires et peut
s'apparenter à une méduse. En réalité, la vélelle n'en est pas tout à fait une, elle fait partie du pleuston, des
organismes qui vivent en surface, à l'interface eau-air. Pour se faire, elle dispose d'un flotteur positionné
sous sa voile, lui permettant de se maintenir en surface tout en étant poussée par les vents.

Les vélelles sont des colonies de polypes marins. Leur cycle de vie est similaire à celui des méduses et passe par deux stades bien différents : celui de polype, et celui de "méduse" à la dérive. Ces organismes se nourrissent de plancton : copépodes, larvacés, ou encore petits poissons.

Pouvant parfois se multiplier de manière importante, les bancs de vélelles peuvent s'étendre sur des dizaines de kilomètres. Il est donc fréquent d'observer sur certaines plages des échouages massifs de plusieurs milliers de ces organismes.

Leur décomposition peut alors générer une odeur pestilentielle, et il ne persiste, après quelques heures, que la partie cornée de la colonie dont la consistance rappelle celle du plastique ou de la cellophane.

La vélelle est en principe inoffensive. Néanmoins, il est déconseillé de la manipuler. En effet, certaines personnes plus sensibles peuvent déclencher des irritations.

D'autre part, on peut au sein de ces échouages retrouver d'autres organismes tels que la Physalie (ou Galère Portugaise, Physalia physalis), hautement toxique.

Vélelle

Vélelle posée sur du sable

Karine Tournemille. OFB/ PNMI

Vélelle posée sur du sable

Karine Tournemille. OFB/ PNMI